Erection, émission et éjaculation

Sous l'effet d'une stimulation erotique, les anastomoses artérioveineuses permettant de court-circuiter les espaces ou sinus potentiellement « vides » des corps caverneux se ferment. La musculature lisse des travées fibreuses et des artères hélicines se relâche (est inhibée) sous l'influence d'une stimulation parasympathique (en provenance des segments S2 à S4 via les nerfs caverneux des plexus nerveux prostatiques). Ce relâchement a pour effet de redresser le trajet des artères hélicines et d'élargir leur lumière, ce qui permet au sang d'affluer dans les espaces caverneux des corps caverneux et de les dilater. La contraction des muscles bulbo-spongieux (bulbo-caverneux) et ischio-caverneux comprime les plexus veineux périphériques des corps caverneux et s'oppose donc au retour du sang. En conséquence, les corps caverneux et spongieux s'engorgent de sang sous pression veineuse, ce qui augmente le volume des corps érectiles et les rend turgescents et le pénis entre donc en érection.

Lors de l'émission, le sperme (spermatozoïdes et sécrétions glandulaires) est éjecté par les conduits éjaculateurs dans l'urètre prostatique suite aux contractions péristaltiques des conduits déférents et des vésicules séminales. Le liquide prostatique s'ajoute au liquide séminal lorsque la musculature lisse de la prostate se contracte. L'émission est une réponse sympathique (nerfs L1 et L2). Lors de l'éjaculation, l'urètre expulse le sperme par l'ostium externe. L'éjaculation est le résultat :

• De la fermeture du sphincter urétral interne au niveau du col de la vessie urinaire, une réponse sympathique (nerfs L1 etL2). • De la contraction de la musculature de l'urètre, une réponse parasympathique (nerfs S2 à S4). • De la contraction des muscles bulbo-spongieux, stimulée par les nerfs honteux (S2 à S4).

Après l'éjaculation, le pénis retrouve graduellement sa flaccidité (rémission) sous l'effet d'une stimulation sympathique qui provoque la contraction du muscle lisse des artères hélicines. Les muscles bulbo-spongieux et ischio-caverneux se relâchent, permettant au sang de s'écouler dans les veines. Le sang des espaces caverneux des corps érectiles est drainé lentement vers la veine dorsale profonde.

Une lésion du plexus prostatique ou des nerfs caverneux peut entraîner l'incapacité de réaliser une érection (impuissance) ; il est possible dans ce cas d'implanter chirurgicalement une prothèse pénienne semi-rigide ou gonflable qui pourra jouer le rôle des corps érectiles, pourvu qu'elle confère au pénis la rigidité nécessaire pour pénétrer et se mobiliser dans le vagin au cours des rapports sexuels.